Mécomptes de fées, Terry Pratchett [Les Annales du Disque-Monde 12]
La mort hocha poliment la tête. De son point de vue, les gens avaient ce qu'on leur donnait.
"Comme cette histoire de Genua..." , commença Desiderata.
La Mort lui lança un regard inquisiteur.
"GENUA ?
_ Vous connaissez ? Oui, évidemment, vous connaissez.
_ JE... JE SUIS ALLÉ PARTOUT, BIEN ENTENDU."
Le visage de Desiderata s' adoucit. Ses yeux intérieurs regardaient ailleurs.
"On
étaient deux. Les marraines vont par deux, vous savez. Lady Lilith et
moi. Il y a beaucoup de pouvoir dans le marrainage. On fait comme qui
dirait partie de l'histoire. Bref, une petite fille était née, une
enfant naturelle, mais ça ne portait pas à conséquence, ce n'étaient
pas comme s'ils n'avaient pas pu se marier, ils n'ont jamais trouvé
l'occasion... et Lilith voulait qu'elle ait la beauté, la puissance, et
qu'elle épouse un prince. Ha ! Et elle en a jamais démordu. Elle
connaît le pouvoir des contes. j'ai fais de mon mieux, mais Lilith a le
pouvoir. J'ai entendu dire qu'elle dirige la ville à présent.
Changer tout un pays pour qu'un conte se réalise ! De toute façon,
maintenant, c'est trop tard. Pour moi. Alors je transmets la
responsabilité à quelqu'un d'autre. C'est comme ça, chez les marraines
fées. Ce n'est pas une situation très courue. Sauf pour Lilith
évidemment. De ce côté-là, elle a un hanneton dans le plafond. Alors
j'envoie quelqu'un d'autre. J'ai peut-être laissé trop traîner."
Desiderata
était une âme charitable. Les fées comprennent parfaitement la nature
humaine. Les bonnes en deviennent charitables et les mauvaises puissantes.
Elle n'était pas du genre excessif en matière de langage, mais on
pouvait être sûr d'une chose : quand elle employait une expression
anodine comme "un hanneton dans le plafond", il s'agissait chez elle de
définir une personne qui, de son point de vue, avait franchi de
plusieurs kilomètres l'horizon de la folie et continuait d'accélérer.
Elle
vers le thé. " C'est ça l'ennui avec la double vue, expliqua-t-elle. On
voit ce qui se passe, mais sans comprendre ce que ça veut dire. J'ai vu
l'avenir. J'ai vu un carrosse fait avec une citrouille. Et c'est
impossible. Et des cochers qui sont des souris, ce qui est peu
crédible. Et une pendule qui sonne les douze coups de minuit, et une
histoire de pantoufle de verre. Et tout ça va se produire; Car c'est
comme ça que doivent fonctionner les contes. Puis je me suis dit : Je
connais des gens qui arrangent les histoires à leur manière."
Résumé : Voici le douzième livre des annales du Disque-monde qui peuvent sans
problème se lire dans le désordre, chaque volume racontant une histoire
à part entière.
Cette fois-ci, il est question d'une mission donnée à trois sorcières :
empêcher le mariage d'une servante et d'un prince. Rien de bien
impressionnant pour trois sorcières expérimentées, telles que mémé
Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail. Mais.
La noce doit se dérouler dans une cité lointaine qui leur fait horreur,
leur baguette magique ne sait transformer les objets qu'en citrouille
et la redoutable fée Lilith, manipulatrice de contes, leur cause bien
du souci.
Et puis, il y a aussi l'abominable madame Gogol, la sorcière vaudou des marais de Genua.
Un roman de fantasy burlesque.
Mon
1er Pratchett. J'ai peiné à lire les premières pages. Puis petit à
petit... Je suis tombée dedans.Quelques éléments d'intrigue bien menés,
des petits mots lachés par-ci par-là qui donnent envie de savoir le
pourquoi du comment, des moments bien comiques, des histoires se
rapprochant de notre réalité,... Un compte si connu, mais qui prête
bien à sourire ainsi revisité...